Dans notre inconscient collectif, l’image de la brodeuse est une femme seule, assise près d’une fenêtre, concentrée sur son ouvrage.
Au fil des années, l’atelier bannières vous a démontré que broder peut-être aussi une œuvre collective. En 10 ans, nous avons créé 10 bannières et nous avons eu le plaisir de faire broder des personnes de toute la France (Occitanie, Aquitaine, Bretagne, Ile de France, Provence). Mais cette fois-ci, l’aventure a traversé les continents et les mers : Madagascar !
Marie-France, une de nos brodeuses de la première heure, vit dans l’Hérault. Elle est membre de l’association « Parrainages Madagascar », association de Palavas-les-Flots qui a pour objectif, par le parrainage d’enfants, de donner aux familles les moyens de scolariser leurs enfants et par la même occasion, de leur offrir un repas complet par jour.
A l’occasion de son dernier voyage, Marie-France s’est rendue au Monastère du Très Haut Père Céleste à Ampasipotsy. Ce monastère a été fondé par un groupe de sœurs Clarisses parties de Béziers et installées à Kabinda (République Démocratique du Congo).
Monastère du Très haut Père Céleste - vers Ampasipotsy
Dans ses bagages, elle avait pris un des morceaux du devant de la bannière de Roques « PRIEZ ». Durant un moment de calme, dans la sérénité du cloître, elle a sorti son ouvrage. Elle n’est pas restée très longtemps seule : les sœurs l’ont rejointe et ayant appris notre projet d’œuvre collective pour témoigner de notre foi, elles ont voulu broder quelques points.
Et c’est ainsi, que la la magie des rencontres, de la foi, nos petites croix voyagent et nous font rêver!
La proximité des Pyrénées et l’appellation courante de « l’ours Martin » ne sont pas les seules raisons de sa représentation sur la bannière de Roques dédiée à Saint Martin.
Durant l’antiquité, l’ours a été un des premiers objets de vénération. Il symbolisait la force et le courage. L’hiver venu, quand il entre en hibernation, on considérait qu’ il passait cette saison aux enfers en compagnie des âmes des morts et des démons. Les Celtes, et les Gaulois en particulier, l’avaient érigé en génie tutélaire de leurs tribus. Jusqu’à l’an mil, l’ours était considéré comme le roi des animaux
.De manière générale, les apparitions de l'ours dans la Bible sont celles d'un animal dangereux et féroce:
David doit défendre ses brebis contre un ours et un lion. Élisée prononce une malédiction au nom de Yahvé contre deux enfants qui se moquent de lui : aussitôt, une ourse jaillit des bois et les dévore.
Selon Michel Pastoureau, de nombreux théologiens s'inspirèrent de Saint Augustin et de Pline l'Ancien pour dresser un portrait diabolique de l'ours et le dévaloriser. L’Eglise fait de lui l’incarnation du mal et du péché : la tromperie, la luxure, la goinfrerie, la colère, l'envie et la paresse.
On trouve beaucoup de saints qui ont apprivoisé des ours. Tous avaient pour fonction de lutter contre les cultes païens liés à l'ours.
La Légende dorée raconte qu’ayant entrepris un voyage à Rome, Martin voit son âne dévoré par un ours pendant la traversée des Alpes ; furieux, Martin fait de l’ours une bête de somme et lui ordonne de porter ses bagages jusqu’à Rome. Elle présente Martin avec son manteau de poil et le fait prêcher.
L'aigrette (ou le héron) fait partie de ces animaux dont la symbolique peut avoir une double lecture au Moyen Age.
C’est un oiseau grand, gracieux et élégant avec son long cou mince et son attitude dressée au repos qui lui donne un air de noblesse.
Au moyen âge, il était considéré comme un oiseau de haut vol, au propre et au figuré.
Il avait le don de prévenir le mauvais temps et ses grandes ascensions dans le ciel le rapprochent de Dieu.
"C'est pourquoi le héron (ou l'aigrette) représentent les élus qui élèvent leur esprit au-dessus des biens temporels vers la sérénité de la patrie céleste pour contempler la face de Dieu" Bestiaire d'Ashmole XIIIème siècle
Mais d'un autre côté, l'aigrette ou le héron tire sa nourriture de l'eau et de la vase. Sa chasse était fortement recommandée pour limiter ses prélèvements en poisson.
Et comme c'est un oiseau qui fuit en toute circonstance, il symbolisait aussi la lâcheté.
Paradoxal, non!
Alors pourquoi l'avoir fait figurer sur la bannière?
Pour deux bonnes raisons:
- l'abondance de ces oiseaux sur la Garonne
-sa présence gémellaire sur le blason de Roques, figurées de profil, la patte droite levée, tenant un caillou et symbolisant ainsi la vigilance
L'aigrette fait partie de ces animaux dont la symbolique peut être contradictoire au Moyen Age.
L'aigrette et le héron font partie de la famille des Ardeides. Ce sont des oiseaux grands, gracieux et élégants avec leur long cou mince, et leur attitude dressée au repos leur donnent un air de noblesse.
Au moyen âge, il était considéré comme un oiseau de haut vol, au propre et au figuré.
Il avait le don de prévenir le mauvais temps et ses grandes ascensions dans le ciel le rapprochent de Dieu.
"C'est pourquoi le héron (ou l'aigrette) représentent les élus qui élèvent leur esprit au-dessus des biens temporels vers la sérénité de la patrie céleste pour contempler la face de Dieu" Bestiaire d'Ashmole XIIIème siècle
Mais d'un autre côté, l'aigrette ou le héron tire sa nourriture de l'eau et de la vase. Sa chasse était fortement recommandée pour limiter ses prélèvements en poisson.
Et comme c'est un oiseau qui fuit en toute circonstance , il symbolisait aussi la lâcheté.
Paradoxal, non!
Alors pourquoi l'avoir fait figurer sur la bannière?
Pour deux bonnes raisons:
- l'abondance de ces oiseaux sur la Garonne
-sa présence gémellaire sur le blason de Roques, figurées de profil, la patte droite levée, tenant un caillou et symbolisant ainsi la vigilance
Samedi 4 Novembre, nous avons eu la grande joie d'offrir le verso de la bannière de Saint Martin à l'église de Roques.
Toutes les brodeuses (25) n'ont pas pu être présentes physiquement, mais l'étaient par le cœur. Toutefois, le groupe de l'atelier étaient entouré de certaines brodeuses qui se sont lancées pour cette occasion.
Jacqueline a bien voulu la porter pour la procession d'entrée.
Après, quelques mots du Père Bogdan, elle reçut la bénédiction et a commencé sa nouvelle vie au sein de sa paroisse.
A la fin de la messe, des paroissiens sont venus l'admirer de près.
Belle histoire, maintenant Yapuka faire le recto!!
Il est vrai que vous devez nous trouver très discrètes ces derniers temps, aussi je ne résiste pas à l'envie de partager notre joie devant l'avancement de la bannière de Roques.
.
Regardez
Paule fait littéralement des miracles avec le montage de tous ces carrés.
.
Evidement on voit que ce n'est pas terminé: il manque Saint Martin sur son destrier et tout n'est pas "raccroché" mais cela nous donne une bonne vision du résultat à venir.